À L’Image de Celui Qui Mérite Tout
Pourtant, Jacob a fait un calcul très simple: reconnaître ses limitations d’abord, et ensuite se prévaloir des attributs du fils qui a la faveur du père. Il aurait pu se présenter devant le patriarche Isaac et plaider “Papa, je suis quand même ton fils au même titre qu’Ésaü, non? Est-ce que ce que tu fais, c’est juste? Bénis-nous de manière équitable!” Mais il s’est dit: “De moi même, je ne mérite rien. Pour avoir la bénédiction du père, il me faut être à l’image de celui qui mérite tout”. Des millénaires avant notre génération, Jacob avait compris le principe de se recouvrir du sang de Jésus, le Fils. Il ne s’agit pas de se badigeonner, mais de se cacher en Jésus pour avoir accès à l’héritage que lui seul mérite et que nous avons également par pur grâce, en son nom. Il ne s’agit pas de simples habits, mais d’une véritable armure qu’il faut porter. Une armure qui cache toutes nos carences, notre imperfection, notre vieille nature.
Connaissez-vous Éphésiens 6 qui parle de l’armure de Dieu. Longtemps, j’ai cru que ce passage était une prière anti-sorciers. Comme il est écrit « nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang”, on se disait simplement: « Je dois porter cette armure, car il faut que je sois blindé contre les attaques mystiques”.
“Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. » – Eph 6:14-17
Regardons la liste des éléments qui composent l’armure: Qui est la vérité? Christ. Qui est le soleil de Justice? Christ. De qui parle l’Évangile qui donne le zèle? De Christ, le Prince de paix. En qui réside notre foi? Christ. En qui se trouve notre salut? En Christ. Qui est La Parole tranchante comme une épée? Jésus Christ. Revêtir les armes du chrétien, c’est se déguiser en Christ et prendre ses attributs sur nous jusqu’à ce qu’ils deviennent nôtres.
Une fois cette armure revêtu, on ne doit plus voir notre moi. Les éléments de cette armure ne sont pas négociables. Il ne s’agit pas de porter Christ au niveau du casque, et de garder notre vieille nature de *Jean-Jacques au niveau des épaules. Il y avait un monsieur qui connaissait l’importance de se déguiser, mais qui, hélas pour lui, n’aimait pas avoir la vérité pour ceinture. Il s’appelait Achab et était roi de Israël. Il ne consultait que les prophètes qui lui disaient ce qu’il voulait entendre. Quant à Michée, le prophète de L’Éternel, Achab le fuyait comme la peste car, dit-il, il n’annonce que de “mauvaises nouvelles”.
Contrairement à l’oracle de Michée qui lui annonça ce qui arriverait s’il s’obstinait, Achab résolut d’aller en guerre et voici ce qu’il dit:
“Le roi d’Israël dit à Josaphat: Je veux me déguiser pour aller au combat; mais toi, revêts-toi de tes habits. Et le roi d’Israël se déguisa, et alla au combat.” ~ 1 Rois 22:30
Il était déguisé, mais voilà: son armure n’était pas complète. Il y avait une partie de sa vie qui laissait paraître un peu de lui-même, où on voyait un peu de chair, un peu d’Achab et c’est un trait enflammé qui l’a eu. Un combattant adverse tira une flèche AU HASARD et celle-ci vînt se loger au seul endroit où son armure était vulnérable.
Achab mourut car il n’était pas bien recouvert par Christ.
Revêtir Christ, c’est accepter de mourir entièrement à nous même.
Sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur un article de conseils en ressources humaines dont le titre disait en substance “S’il vous manque une compétence, jouez le jeu jusqu’à ce que vous l’ayez vraiment”.
Au niveau de l’éthique, ce conseil paraît quelque peu condamnable, car dans le milieu professionnel, cela encourage les gens à être des acteurs plutôt que de véritables ressources. Et pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, cette attitude peut avoir un fondement spirituel à une condition: savoir “jouer le jeu”.
Au théâtre antique, jouer le jeu pour un acteur, c’était se déguiser pour devenir une autre personne, se grimer. Dans le livre de Genèse, au chapitre 27, c’est ce que Jacob a fait pour usurper l’héritage dévolu à son frère Esaü. Par un stratagème digne d’Arsène Lupin, il a porté les habits de son grand frère, celui qui était le préféré, et il s’est recouvert de poils de chevreaux pour simuler la forte pilosité de celui-ci. Le père s’est fait avoir et a donné à l’un la bénédiction qu’il réservait à l’autre. Si l’histoire s’arrête là, on a l’impression désagréable que c’est l’escroc qui s’en tire à bon compte.
“Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.”
– Colossiens 3:3-4